Le Calicot

144 pages
12 x 19 cm
ISBN : 979 10 97340 22 3
12 €
Parution en mai 2024

La Grève

Murielle Szac


Mélodie, comme beaucoup de collégiennes de son âge, s’oppose à sa mère et ignore son père, absent depuis quelques années.
Un jour, elle apprend que l’usine dans laquelle travaille sa mère, va fermer.
Piquet de grève, usine occupée, tous les habitants de cette ville du nord de la France vont s’unir pour empêcher la délocalisation.
Pendant ces jours hors du commun, Mélodie va partager la lutte des ouvrières textiles et découvrir sa mère sous un jour nouveau.

Roman à partir de la 3e
Thèmes : luttes sociales, condition ouvrière, grève, relation mère-fille
Une première version de ce roman est parue au Seuil Jeunesse en 2008.

Extrait

L’usine, on ne voit qu’elle dans la ville. Mais on ne la regarde jamais. Elle engloutit ma mère le matin et la recrache le soir, comme presque toutes les femmes d’ici. À six heures trente tapantes, la pointeuse cliquette. Maman s’est toujours fait un point d’honneur à ne jamais arriver en retard. « Mon honneur d’ouvrière », elle dit. Les autres se lancent des coups d’œil en coin quand elle joue l’employée modèle. Parce que les autres, il y a longtemps qu’elles vont à l’usine en traînant les pieds. Un peu comme moi quand je vais en cours de physique. Maman, elle, porte sa ponctualité en étendard. Première arrivée, dernière partie. Pour le reste, elle n’a pas trop de quoi faire la fière. Rivée à sa machine, elle pique des ourlets toute la journée, toute la semaine, toute l’année.
Je ne vais jamais la voir à l’atelier. D’abord, c’est interdit. Et puis, ça ne m’intéresse pas. Je ne vais jamais non plus l’attendre à la sortie, devant la grille. Je n’aime pas qu’elle vienne me chercher au collège. Chacune sa vie.

REVUE DE PRESSE


« Bravo ! Un roman social d’une grande force vu à travers les yeux d’une adolescente de 13 ans » – Julie Le Douarin pour La Revue des livres pour enfants

« Coup de cœur. Un roman social passionnant à lire, je dirai un Émile Zola du XXIe siècle qui malheureusement démontre que l’Histoire des cités ouvrières se répète. Un combat de femmes face à l’injustice de notre système économique, toujours entre les mains des plus riches ! » – Luc Battieuw, Lu et partagé !

« Éclairant » – Le Salon du Livre et de la Presse Jeunesse

« Voilà un roman à la fois plein de tendresse et de justesse sur la classe ouvrière. Tendresse pour ces personnages, pour la façon de les construire, de les présenter, sans aucune caricature. Des joies simples, désormais souvenirs, comme cette journée au bord de la mer. Une façon de s’occuper des enfants, entre voisines. Mais aussi les sentiments complexes de Mélodie à l’égard de sa mère, simple ouvrière, qui ne lui achète pas les vêtements « à la mode »… Justesse dans ce qui est dit et montré des valeurs de solidarité, de partage, d’entraide, et ce sens de la dignité qui a été, et est encore, souhaitons-le, celui de la classe ouvrière. Justesse aussi dans les rapports humains, dans les multiples détails réalistes liés à la vie dans l’usine occupée, ou dans la cité, quartier périphérique d’une grande ville. Justesse aussi dans la désaffection à l’égard des syndicats et dans la violence des rapports de production actuels, et ce qu’ils ont comme effets négatifs sur les individus. Le résultat est un roman poignant qui dresse un tableau sans concession de notre société, où la télévision locale n’attend que des clichés quand une journaliste indépendante tente de faire le portrait du patron voyou, mais qui montre aussi comment une adolescente découvre le vrai visage de sa mère dans une usine où ce sont surtout des femmes qui travaillent. Roman féministe donc, roman dont on n’attend en le lisant aucun happy end, malheureusement, mais roman qui est là comme pour porter témoignage de formes de vie, d’organisation d’une classe dont certains voudraient nous faire croire aujourd’hui qu’elle n’existe plus. Un roman plein de l’humanité de son autrice, à lire en pensant à toutes les luttes sociales, fussent-elles perdues, à lire aussi pour ne pas porter de jugement trop hâtif sur les destinées individuelles. » – Michel Driol pour Li&Je

Sélection annuelle de La Revue des Livres pour Enfants
Sélection Kibookin

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