Les Écorchés
Frédéric Vinclère
Pendant ce dernier été chez leurs parents, Annabelle et Guillaume vont trouver un job pour subvenir à leurs futurs besoins : elle, entourée de garçons, en bord de mer, auprès d’enfants dans un centre de loisirs ; lui, de nuit, à nettoyer un abattoir de porcs. Un roman écorché vif.
Roman à partir du lycée
Thèmes : amour, arts, animaux, abattoirs, conditions sociales des travailleurs de nuit
« Un roman qui semble écrit d’une traite, comme une confession, comme un cri jeté au visage de l’inexorabilité des conditions sociales, et qui fait réfléchir en se déroulant sans tabous dans les lieux les plus cachés de notre société qui veut bien manger du jambon mais pas trop réfléchir aux conditions de sa production. » – La Revue des livres pour enfants
« Frédéric Vinclère écrit un roman social et sociétal, ancré dans le réel et faisant graviter autour de Guillaume et Annabelle une galerie pertinente de personnages du milieu ouvrier. » – Librairie Récréalivres
Extrait
– Guillaume, viens manger, cria la mère.
– J’ai pas faim, fous-moi la paix, eut-il envie de répondre.
Sauf que parler de cette façon, c’était parler comme eux. Le père, les frères. Et ça, hors de question. La mère tentait de tirer des ficelles entre tous, pour maintenir l’équilibre encore quelques temps. Au fond, elle s’en foutait aussi sûrement, attendant que chacun déguerpisse pour pouvoir regarder la télé tranquille en revenant de l’usine. Guillaume attendait la même chose, mais de l’autre point de vue : s’éloigner d’ici pour sortir, vivre, découvrir. Il fallait fuir et au plus vite. Démarrer enfin ses études supérieures dans une grande ville, zone neutre où il pourrait repartir à blanc, inconnu, propre comme un sou neuf. Rejoindre Annabelle pour abolir enfin la distance qui les séparait depuis leur rencontre. Le père ne devait même pas être au courant que le dernier venait d’obtenir son bac et qu’il allait déménager. Aussi incroyable que cela puisse paraître, il y a encore des territoires en France où l’on fait des enfants comme on va aux toilettes.